Créer seul une entreprise

 

Faut-il se lancer seul dans la création de son entreprise ou à plusieurs ? C'est la question que se posent la plupart des entrepreneurs. Si de nombreux porteurs de projet préfèrent se lancer de façon autonome, il faut également prendre en compte de nombreux paramètres tels que le statut juridique, le volume de travail, l'investissement, etc. Est-il donc préférable de créer son entreprise seul ou avec des associés ?

 

 

Quel statut juridique choisir pour une création d'entreprise en solitaire ?

 

Un entrepreneur qui choisit de se lancer seul a le choix entre plusieurs statuts juridiques : l'EI, l'EIRL, l'EURL, la SASU et le régime du micro-entrepreneur. Il est possible de se faire accompagner dans la création d'entreprise par des plateformes d'aide aux entrepreneurs. De nombreuses démarches peuvent aussi être réalisées en ligne, quel que soit le statut de l'entreprise.

 

L'entreprise individuelle (EI)

L'entreprise individuelle (EI) est la forme juridique la plus simple pour entreprendre seul. En effet, ce statut juridique offre une grande liberté à l'entrepreneur qui dispose de tous les pouvoirs en ce qui concerne la gestion de son entreprise.

Par ailleurs, pour créer une entreprise individuelle, il suffit d'envoyer une demande de déclaration auprès du centre de formalités des entreprises (CFE) de votre localité. Ce dernier se chargera ensuite de transmettre les informations nécessaires aux administrations compétentes. En outre, la constitution d'apports n'est pas obligatoire, ce qui est l'idéal pour un entrepreneur avec des fonds plutôt limités.

Toutefois, il n'y a pas de distinction entre le patrimoine professionnel et le patrimoine personnel de l'entrepreneur. En d'autres termes, l'entrepreneur individuel est solidaire des dettes de son entreprise et ses créanciers professionnels peuvent se faire rembourser en intégralité sur ses biens personnels. Néanmoins, les biens personnels qui ont fait l'objet d'une déclaration d'insaisissabilité n'entrent pas dans la solidarité.

L'impôt sur le revenu est obligatoire dans la catégorie des BNC ou des BIC, ce qui peut être pénalisant pour les années productives et les autres sources de revenus. De plus, le régime social du dirigeant est celui des travailleurs indépendants (TNS).

 

L'entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL)

L'entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL) est une forme juridique à cheval entre l'EI et l'EURL. Elle permet de profiter des avantages de l'entreprise individuelle (EI) tout en limitant la responsabilité de l'entrepreneur. L'EIRL permet en effet à l'entrepreneur de créer un patrimoine d'affectation pour l'entreprise, le séparant ainsi de son patrimoine personnel.

Le principal inconvénient de l'EIRL est l'obligation de faire la déclaration d'affection de l'entreprise sous peine d'engager sa responsabilité illimitée.

Les bénéfices de l'EIRL sont soumis à l'impôt sur le revenu (IR), selon les cas, dans la catégorie des BNC ou de BIC. Il sera possible pour l'entrepreneur d'opter, sous certaines conditions, pour une imposition des bénéfices à l'IS. Toutefois, cette option est irrévocable. Sur le plan social, le dirigeant d'une EIRL relève du régime des travailleurs non-salariés.

 

La micro-entreprise

Le régime juridique de la micro-entreprise offre de nombreux avantages. Il a d'ailleurs été mis en place dans le cadre de la loi sur la modernisation de l'économie pour encourager l'entrepreneuriat. Accessible même aux personnes salariées, la micro-entreprise a l'avantage de présenter des procédures administratives de création allégées. D'une part, pour créer une micro-entreprise, il suffit de faire une déclaration unique auprès de l'URSSAF. L'immatriculation au registre de commerce n'est pas obligatoire.

D'autre part, au cours des trois premières années de la création de son entreprise, l'auto-entrepreneur bénéficie de l'exonération de taxes telles que la contribution économique territoriale ou la TVA. Le calcul des charges fiscales et sociales se fait par ailleurs sur une base forfaitaire.

Cependant, le régime juridique de la micro-entreprise présente quelques limites :

  • l'auto entrepreneur salarié reste soumis aux obligations de son contrat de travail en particulier la clause de non-concurrence,
  • l'auto entrepreneur ne bénéficie pas des avantages liés à l'inscription au RCS et il ne peut pas récupérer la TVA.

En termes de fiscalité, l'auto entrepreneur a le choix entre le régime par défaut (régime de la micro-entreprise) ou le régime du micro social. Quant aux cotisations sociales, elles se font en fonction du régime du micro social.

 

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Constituez une société en tant qu'entrepreneur individuel

 

Un entrepreneur peut parfaitement à lui seul se lancer dans la création d'une société. C'est le cas de l'EURL et de la SASU qui sont deux sociétés à associé unique.

 

L'entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL)

L'EURL est une société unipersonnelle dans laquelle l'auto-entrepreneur est l'unique associé et peut aussi jouer le rôle de gérant majoritaire ou déléguer la fonction. Cependant, il faut retenir que le mode de gestion choisi aura un impact sur le traitement fiscal des revenus de l'associé unique, ainsi que sur son régime social.

Le patrimoine professionnel de l'entrepreneur est dissocié de son patrimoine personnel. De ce fait, l'associé unique n'est pas totalement solidaire des dettes de l'entreprise et peut même être l'associé unique de plusieurs EURL. De plus, l'associé unique ayant le statut de TNS (travailleur non salarié), ses charges salariales sont moins conséquentes que celles des dirigeants assimilés salariés. Par ailleurs, cette forme juridique est perçue comme plus crédible par les partenaires.

Les principaux inconvénients de l'EURL sont :

  • une gestion administrative très lourde,
  • des coûts de constitution élevés,
  • l'imposition d'une partie des dividendes,
  • les prélèvements de cotisations sociales.

 

La société par actions unipersonnelle (SASU)

La SASU se distingue de l'EURL par le fait que l'associé unique a le titre de président de la SASU. De ce fait, il n'a plus le statut de TNS, mais d'assimilé salarié.

Dans le cadre d'une SASU, le patrimoine de l'entrepreneur est distinct de celui de la société. Il est aussi possible d'adjoindre à tout moment de nouveaux associés à la société et les parts sociales peuvent être facilement cédées.

En revanche, en raison de son statut d'assimilé salarié, les charges sociales du dirigeant sont relativement élevées. Les coûts de constitution d'une SASU sont plus importants que ceux d'une EURL et l'impôt sur le revenu des bénéfices est limité à une durée maximum de 5 ans.

 

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Faut-il se lancer seul dans la création d'entreprise ?

 

Comme dans toute démarche de création d'entreprise, se lancer seul comporte aussi bien des avantages que des inconvénients.

 

Les avantages

Créer seul votre entreprise est la solution idéale pour les prises de décisions rapides. En effet, vous êtes le seul à effectuer les démarches, à définir les orientations stratégiques de votre projet, ainsi que les moyens à mettre en place pour atteindre vos objectifs.

Par ailleurs, pour un entrepreneur qui se lance seul, il y a moins de rémunérations à dégager et les investissements en termes de matériel sont réduits. Si vous appréciez votre indépendance ou que vous avez du mal à accorder votre confiance, il est préférable d'opter pour une entreprise unipersonnelle. En créant une SASU ou une EURL, vous avez la possibilité de vous lancer seul le temps d'implanter solidement votre affaire avant de vous unir à des associés.

 

Les inconvénients

Le principal inconvénient à se lancer seul est que toutes les tâches concernant l'entreprise : le financement, la gestion, les démarches administratives, le marketing, le partenariat, etc. Elles reposent exclusivement sur l'entrepreneur.

De ce fait, l'entrepreneur est constamment sous pression, ce qui peut impacter la qualité de son travail et créer un stress permanent. Le risque de voir certains détails échapper à sa vigilance est grand. Se lancer seul implique que l'on gère tous les risques. En cas de problèmes, vous ne pourrez donc pas compter sur des associés pour partager les pertes.

Faut-il donc se lancer seul dans la création de son entreprise ? Retenez que tout dépend de vos objectifs et de votre capacité ou non à travailler avec des associés. Il revient à vous seul de juger de ce qui est le mieux pour vous. Si vous avez des doutes, pensez à prendre conseil auprès d'un expert en création d'entreprise.