Peter KUSSLa plupart des entreprises mettent à disposition des véhicules de fonction ou de service à leurs collaborateurs.  Choisir le véhicule approprié est une opération qui est complexe, car les paramètres à considérer sont économiques, écologiques, techniques et sociaux.
En quoi la flotte automobile a-t-elle un impact sur la performance des entreprises ?
Au niveau financier tout d’abord. Le coût des véhicules fait partie des principaux postes de dépenses pour les entreprises.

Le choix du véhicule, des prestations, des contrats et des loueurs aura donc un impact significatif sur le coût des véhicules, qui est composé de nombreux paramètres.

Prenons conscience qu’à prix catalogue équivalent, deux véhicules n’auront pas le même coût de détention. Les écarts pouvant largement dépasser 20 %, d’un véhicule à l’autre.  

Pour des véhicules en location longue durée, des facteurs tels que la remise accordée, le taux financier utilisé, la revente estimée ainsi que « le risque » pris par le loueur sur le sujet, les coûts d’entretien et de réparation, le prix des pneumatiques, la consommation, la fiscalité, le coût de l’assurance, la rémunération du loueur et ses honoraires de gestion, auront un impact sur le coût de détention global du véhicule.

En complément, les montants facturés pour le traitement d’aléas comme les modifications de contrats (durée et/ou kilométrage), les frais de remise en état, la restitution anticipée, le solde à payer en cas de sinistre total ou plus simplement la nature des prestations proposées par le loueur auront également une incidence sur le coût de détention du véhicule.

D’un point de vue économique, nous  constatons qu’en procédant à une analyse détaillée, près d’une centaine de paramètres différents peuvent avoir un impact plus ou moins important sur le coût de revient du véhicule.

Au niveau écologique, les véhicules polluants sont taxés au moment l’achat, via le système de Bonus / Malus et également en fonction des émissions de CO2, au travers de TVS.

Quelques exemples :

Véhicule émettant 135 g de CO2 par km : TVS annuelle = 675 €.
Véhicule émettant 159 g de CO2 par km : TVS annuelle = 1590 €.
Véhicule émettant 200 g de CO2 par km : TVS annuelle = 3000 €.  

Concernant la TVS, en complément de l’impact sur l’environnement, nous pouvons souligner l’intérêt économique de retenir des véhicules dont les émissions de CO2 sont inférieures ou égales à 140 g/km ou maximum 160 g/km.

A ce stade, si l’on se résume, la performance économique de la solution retenue sera essentiellement liée au choix du véhicule présentant le coût de détention le plus attractif ainsi qu’au choix du loueur offrant le meilleur rapport qualité/prix.

Au niveau social, le véhicule est un outil de motivation et un vecteur d’image aussi bien pour le conducteur que pour l’entreprise. Ce constat se vérifie surtout lorsqu’il s’agit de véhicules de tourisme.

Le véhicule est également un outil de recrutement et de fidélisation des collaborateurs.

Dans un même domaine d’activité, un candidat sera attentif à cet aspect. Une entreprise qui proposera des véhicules plus attractifs que ses concurrents bénéficiera d’un nombre de candidatures plus important.

Cet aspect se vérifie également sur le terrain, car les commerciaux observent les pratiques des concurrents en la matière et échangent sur le sujet.    

Par exemple, proposer un véhicule de tourisme plutôt qu’un véhicule utilitaire sera très apprécié par les conducteurs, avec un retour sur investissement évident.

Quelles sont les solutions qu’il est possible de mettre en oeuvre ?

La bonne combinaison à retenir est un savant dosage entre le coût de revient du véhicule, le confort d’utilisation, le niveau de sécurité, la motorisation et l’image que donnera le véhicule auprès des autres salariés de l’entreprise, vis-à-vis des concurrents ou dans la sphère personnelle du conducteur.

La première étape consiste à définir les budgets par catégorie de collaborateurs. Ces budgets doivent intégrer le maximum de données, ces dernières doivent être faciles à obtenir et simples à traiter.

Les offres de prix des loueurs contiennent, généralement, tous les éléments nécessaires à l’élaboration des budgets. Nous préconisons de retenir une base annuelle qui intègre le loyer total, l’assurance, le carburant et la TVS, pour les véhicules de tourisme.

La seconde étape consiste à définir et actualiser le choix des véhicules.

Le choix des véhicules devra se réaliser en constituant une liste de véhicules par catégorie de collaborateurs (commerciaux, encadrement, comité de direction, techniciens,…) définie en fonction du coût de revient et en réalisant les calculs de loyer sur la base un couple durée / kilométrage correspondant à la moyenne constatée, toutes catégories de collaborateurs confondues.

Retenir un couple durée - kilométrage identique pour toutes les catégories de conducteur permet de comparer le coût des véhicules, les uns par rapport aux autres.

Le choix des marques et modèles est prioritairement dicté par le coût de détention généré, mais peut-être également lié à d’autres critères plus spécifiques à l’entreprise comme par exemple, l’image, le choix laissé par rapport à ce que proposent les concurrents,…

Il convient de préciser aux conducteurs que cette liste sera actualisée périodiquement, ce qui sous entend que les modèles proposés vont évoluer dans le temps.

En ce qui concerne la motorisation, privilégier les versions diesel et turbo diesel, et retenir celles dont les émissions de CO2 sont les plus faibles possibles, idéalement inférieures à 140 g de CO2 par km.

Enfin, il est souhaitable de mettre en concurrence les loueurs et bien analyser le contenu de leurs offres et prestations, car les différences sont parfois importantes.

Sur cette partie, il est souhaitable que l’entreprise se fasse accompagner, car la réalisation d’un appel d’offres, l’analyse des réponses, du contenu qualitatif des contrats et surtout l’appréciation de la tarification proposée nécessitent du temps et une expertise.

Comme nous l’avons souligné, en fonction des solutions retenues, les économies directes et indirectes générées par une optimisation de la gestion et du financement d’une flotte automobile peuvent largement dépasser 20 %. L’enjeu étant proportionnel au nombre de véhicules utilisés par l’entreprise.      

Peter KUSSPeter KUSS

Président d'Esalys
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