Benoit NaousDepuis la nuit des temps, l’Homme a toujours essayé de trouver des principes et des règles qui peuvent régir son existence, structurer sa façon de faire, garantir sa survie au sein de sa famille, de son groupe ou de sa communauté,  puis faire face aux aléas de la vie courantes tels que les guerres, la concurrence ou la recherche du pouvoir.

Au Japon, au cours du XVIIème siècle un fameux Samouraï du nom de Miyamoto Musashi, de son vrai nom Shinmen Musashi-no-Kami car Miyamoto vient du surnom de son village de naissance, rédige un manuscrit plus connu sous le titre de Gorin-no-sho ou traité des cinq roues.

 

En effet, à l’âge de 60 ans,  Musashi condense tout son savoir sur la stratégie martiale ou art du combat dans ce traité, fait très rare pour son époque car on écrivait très peu et comme le dit lui-même « J'ai prêté attention aux Voies de la tactique dès ma jeunesse et j'eus mon premier duel à l'âge de treize ans » puis poursuit « … je n'ai plus aucune Voie à rechercher et le temps a passé. J'ai appliqué les principes (avantages) de la tactique à tous les domaines des arts. En conséquence, dans aucun domaine je n'ai de maître. »

Comme nous pouvons le constater, il s’agit bien d’une œuvre sur la voie de la tactique, sous-entendu la voie de la stratégie martiale ou stratégie de combat.

Dans le Rouleau de l’eau, Musashi explique les principes du sabre au travers de la stratégie martiale. Cependant, il insiste sur plusieurs éléments, notamment, il écrit « A propos du principe de la stratégie, même si je décris (la situation ) … il est essentiel de le comprendre comme une vision ample, … Vous risquez de tomber dans une mauvaise voie si vous vous égarez en vous trompant dans le choix du chemin car la moindre erreur d’estimation peut avoir de graves conséquences, surtout dans cette voie. » Puis, il ajoute qu’il ne faut pas lire les principes de stratégie mais les appliqués au sens propre du terme, c’est pourquoi il écrit « Lisez ce texte en considérant qu’il est écrit pour vous, ne pensez pas que vous lisez ou apprenez simplement des choses écrites. Au lieu d’imiter ce que j’écris, faites vôtre ce texte,… » (Kenji Tokitsu, 1998).

De ce fait, dans le premier paragraphe, Musashi insiste sur le fait qu’il faut avoir une « vision ample » de la situation et avoir une bonne estimation ou discernement. Ceci rejoint le principe de Mikiri qui veut dire voir avec un discernement tranchant et par la même rejoint le principe du leader visionnaire (Mintzberg et al. 1998).

Dans le second paragraphe, nous pouvons comprendre son sens en prenant le proverbe suivant : « on ne peut faire des omelettes qu’en cassant des œufs ». C’est tout à fait le cas dans l’entreprise car les bonnes paroles sont nécessaires mais insuffisantes. Il s’agit de mettre en application la stratégie ou bien nous pouvons employer le mot « vivre la stratégie » au travers des Hommes que l’on dirige et des processus que l’on gère. Prenons l’exemple  d’une entreprise qui veut définir sa stratégie de marketing, il ne suffit pas au chef d’entreprise de souhaiter avoir une stratégie, mais il faut la bâtir et l’appliquer avec ces troupes tout en ayant un bon discernement de la situation.

Si nous prenons l’exemple d’Apple avec l’I-phone, c’était toujours Steve Jobs en personne qui faisait la promotion du nouvel I-phone.

Mais pourquoi cela ? Tout simplement car le dirigeant d’entreprise dans ce cas précis et son produit ou service ne font qu’un ! Dans le sens où si nous posons aujourd’hui la question à plus de 100 personnes choisi au hasard : à qui vous fait pensez l’I-phone ? Est bien la réponse serait à Steve Jobs. De même, si l’on faisait le chemin inverse, à savoir nous posons la question : à quoi vous fait pensez Steve Jobs ? Est bien la réponse serait à l’I-phone.

Les exemples ne manques pas, nous pouvons également citer Carlos Ghosn (Renault – Nissan), Richard Branson (Virgin), Bill Gates (Microsoft), etc.

Dans tous les cas d’entreprises évoquer, les leaders sont des êtres exceptionnels et vivent le travail comme une véritable passion.

Dans ce cas, peut-on prétendre que pour réussir à hisser son entreprise au premier rang mondial ou bien tout simplement à réussir ce que nous entreprenons faut-il nécessairement « vivre sa stratégie » ?

  A méditer !

 

 

Benoit Naous

Benoit NAOUS

Fondateur & CEO

www.3asgroup.com