Placement de trésorerie

 

Le contexte économique invite à la prudence. Beaucoup d’entrepreneurs revoient leurs ambitions et retardent leurs projets d’investissement. De ce fait, nombreux sont les entrepreneurs à se demander comment placer leurs excédents de trésorerie d’entreprise ?

 

 

Lorsque l’on parle d’excédents de trésorerie, on pense généralement à l’excédent de fonds de roulement et/ou aux bénéfices que l’entrepreneur ne souhaite pas se distribuer, généralement par crainte de fragiliser la solidité financière de son bilan, et/ou dans l’objectif ultérieur de le mettre au profit de projet d’investissement.

Dans le contexte économique chahuté que nous traversons, il est raisonnable de se constituer une réserve financière permettant de faire face à des situations inattendues. Le niveau de réserves financières nécessaires dépend des frais structurels de fonctionnement de l’entreprise. En cas de ralentissement de l’activité, la masse salariale est l’un des postes de dépense les plus difficiles à réduire. Les entrepreneurs ont donc intérêt à s’assurer de pouvoir couvrir tout ou partie des salaires sur quelques mois.

Au sujet des placements de trésorerie, les supports d’investissement diffèrent selon les objectifs financiers et plus particulièrement selon la durée du placement.

 

Investir sur le court terme et/ou sécuriser le capital

 

Lorsqu’il est question d’investir son excédent de trésorerie sur le court terme, le choix de placement est très limité. Nous allons voir quels sont placements dont disposent les entrepreneurs pour sécuriser et placer son excédent de trésorerie.

Certaines banques rémunèrent les dépôts sur le compte courant. Ce type de pratique est malheureusement de plus en plus rare. La faute au contexte macroéconomique : les politiques des banques centrales visant à soutenir l’économie et à maintenir leurs objectifs d’inflation ont entraîné une chute drastique des taux d’intérêt.

Les politiques de taux bas ont eu une répercussion sur l’ensemble des rouages de la finance. Ainsi, les placements sans risque ne rapportent presque plus rien. On assiste d’ailleurs à des phénomènes surprenants : certains États s’endettent à des taux nuls, voire légèrement négatifs. Dans ce contexte, de nombreuses banques ont donc été contraintes de suspendre la rémunération des dépôts sur les comptes courants.

 

Le compte à terme

 

En matière de placement à court terme, les entreprises peuvent toujours se tourner vers le compte à terme. Ils rapportent moins qu’avant mais demeurent intéressants, faute de mieux. Les comptes à terme offrent une garantie sur le capital investi, ils conviennent donc aux entrepreneurs souhaitant investir dans l’attente de financer des projets d’investissement et/ou d’y voir plus clair quant aux projections futures.

Avec le compte à terme, l’investisseur s’engage à placer son argent sur un durée fixe déterminée au moment de la souscription du placement. La durée des comptes à terme va de 3 mois à plusieurs années (8 voire 10 ans). Le taux de rémunération du compte est défini au moment de la souscription, et cela pour la totalité de la durée du placement. Ce taux de rémunération se situe autour de 0,30 % pour les placements sur quelques mois et approche les 0,80 % sur les placements à plusieurs années.

 

Anticiper les cas de déblocage

 

Comme indiqué précédemment, le taux de rémunération des comptes à terme est fixe sur toute la durée du placement. En cas de déblocage des fonds avant échéance, le taux est perdu (le taux est fortement revu à la baisse). Le contrat prévoit généralement une clause indiquant la pénalité appliquée sur le taux en cas de retrait anticipé.

En cas de besoin financier plus tôt que prévu, l’entrepreneur devra réaliser un retrait sur le compte avant échéance, et donc faire une croix sur la rémunération acquise. Une astuce pour limiter les dégâts en cas de déblocage anticipé consiste à ouvrir plusieurs comptes à terme. De cette façon, l’entrepreneur pourra choisir de ne débloquer qu’une partie des comptes.

Exemple : un entrepreneur souhaite placer un excédent de trésorerie de 200 k€ sur 36 mois. Plutôt que d’ouvrir un compte, il peut en ouvrir 10, chacun recevant 20 k€. Si l’entrepreneur a finalement besoin de 50 k€ avant 36 mois, il pourra ne casser que 3 comptes sur les 10 ouverts. Ce type d’astuce est spontanément proposé par les courtiers en placement de trésorerie.

 

La fiscalité des CAT

 

Pour toutes les sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés (IS), le traitement fiscal des gains réalisés sur les comptes à terme est simple : ils sont imposés à l’IS. L’impôt sur les sociétés est

  • réduit à 15 % jusqu’à 38 120 € de bénéfices.

  • Au-delà, l’impôt passe à 26,5 % sur les bénéfices réalisés en 2021. En principe, ce taux devrait passer à 25 % en 2022.

En synthèse, les choix de placement sont très limités pour les entrepreneurs souhaitant placer leur trésorerie sans prendre de risque. Les comptes courants rémunérés se font rares. Les politiques monétaires en vigueur tirent fortement la rémunération de l’épargne vers le bas. Et rien n’indique un retournement de tendance à court et moyen terme.

 

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