Les précautions à prendre quand on s'associe

 

Investissement financier, complémentarité des compétences, volonté d’être gérant minoritaire pour bénéficier de certains avantages sociaux, s’associer peut être tentant, mais demande une réelle réflexion et certaines précautions. Une association peut en effet se révéler positive pour le porteur de projet, mais être la source de problèmes. Dans de nombreux cas, et ce particulièrement pour les petites structures du style SARL, l’associé est un membre de la famille ou un ami.

 

 

 

 

 

Partager des valeurs communes et s'assurer de la solidité morale de l’associé

 

Entre bien s’entendre dans le domaine privé ou partager des centres d’intérêt et supporter ensemble le poids d’une entreprise, la différence est énorme. S’associer est une forme de mariage, il s’agit donc de partager un maximum de valeurs sur le fonctionnement de l’entreprise.

Même minoritaire, un associé détient certains pouvoirs et sera obligatoirement mis au courant de certains aspects sensibles du fonctionnement de la société. Il ne s’agit en aucun cas de dresser les seuls points noirs d’une association, mais de regarder en face les risques potentiels.

 

Se renseigner sur le passé pour préserver l’avenir

 

Même s’il s’agit d’un parent ou d’un ami, il est préférable de se renseigner tant sur sa situation financière que juridique. Si votre futur associé fait l’objet d’une procédure collective pouvant mener à la vente de son patrimoine personnel, l’apport promis risque d’être remis en question.

Une sage précaution est également de demander à ce que le conjoint de l’associé marié sous le régime de la communauté renonce à s’immiscer dans les affaires de la société.

Dans une petite ville ou un village, la réputation de l’associé est aussi importante que celle du gérant, il vaut donc mieux éviter les associations risquant de nuire à l’image de la société.

 

Répartir les parts sociales correctement

 

Ce point est particulièrement important. Vouloir à tout prix être gérant minoritaire peut jouer de mauvais tours, ce même lorsque la confiance est initialement totale.

Une anecdote est celle de ce gérant minoritaire à 45 % associé à un ami pour le même pourcentage de parts sociales, les 10 % restants étant attribués à l‘épouse du gérant. Après quelques années, celle-ci est devenue la maîtresse de l’ami de son mari qui est donc devenu minoritaire a été licencié. Après des années passées devant les tribunaux, l’ex-gérant a dû redémarrer sa vie de zéro, ce tant en ce qui concerne la vie privée que professionnelle.

 

Rédiger un pacte d’associés

 

Si le risque zéro n’existe pas plus dans une association qu’ailleurs, la rédaction d’un pacte d’associés pour une SARL ou d’actionnaires pour une SA ou SAS est une manière de limiter les risques de conflits.

Il s’agit d’un document rédigé sous seing privé et qui n’a donc qu’une valeur contractuelle. Devant un tribunal, ce pacte peut toutefois prouver la bonne foi de l’un ou la mauvaise de l’autre. La répartition des responsabilités, les conditions de cession des parts, une clause de non-concurrence sont parmi les nombreux points pouvant être précisés par ce document.

Une fois ces éléments vérifiés et l’association parfaitement bordée, il ne reste plus qu’à se lancer dans une sincère et fructueuse collaboration.

 

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